l'arrêt des mariages à l'étranger (les destination weddings) pour des raisons écologiques, notammen

Une passion repensée : pourquoi je cesse les mariages à l’étranger

1024 585 photographe luxembourg

 

Pourquoi j’ai arrêté les mariages à l’étranger : une décision pour la planète

Introduction

Pendant des années, j’ai eu le privilège de photographier des mariages aux quatre coins du monde. Ces expériences m’ont offert des décors spectaculaires et des rencontres humaines inoubliables. Cependant, une prise de conscience écologique m’amène aujourd’hui à reconsidérer cette pratique.

Ce que j’aimais dans les destination weddings

Au fil des années, j’ai capturé des instants uniques dans des lieux d’exception : une séance d’engagement dans les ruelles historiques de Florence, un mariage dans un riad traditionnel à Marrakech, une cérémonie les pieds dans le sable en Guadeloupe, ou encore des unions célébrées à Porto, en Islande et à Londres. Chaque expérience m’a permis de découvrir de nouvelles cultures et de nourrir ma créativité.

Ces mariages à l’étranger offraient une atmosphère particulière, une parenthèse hors du temps pour les couples et leurs proches. Loin du quotidien, ils se retrouvaient dans des cadres idylliques, propices à la célébration et à la convivialité. Pour moi, en tant que photographe, c’était l’opportunité de raconter des histoires uniques, de capter des émotions sincères dans des décors enchanteurs.

Le revers de la médaille : un coût climatique réel

Cependant, ces instants précieux ont un coût environnemental non négligeable. En moyenne, un mariage de 150 personnes génère environ 10 tonnes de CO₂, soit l’équivalent de l’empreinte carbone annuelle d’un.e Français.e. Lors d’un événement, environ 15 à 20 % de la nourriture est jetée, contribuant au gaspillage alimentaire.

Le transport aérien est l’un des contributeurs majeurs aux émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, un vol aller-retour entre Paris et New York émet environ 1,6 tonne de CO₂ par passager. Multipliez cela par le nombre d’invités, et l’impact devient considérable. Le transport aérien représente 4 % des émissions européennes de dioxyde de carbone.

Des écosystèmes fragilisés

Au-delà des émissions, l’afflux massif de touristes dans certaines régions peut perturber les écosystèmes locaux. Des destinations populaires comme Bali ou Koh Samui en Thaïlande font face à des problèmes de gestion de l’eau, de déchets et de dégradation des habitats naturels en raison du tourisme de masse. Les infrastructures touristiques, comme les hôtels et les routes, détruisent souvent les habitats naturels, perturbant les écosystèmes fragiles et modifiant les paysages.

Une industrie florissante, mais à repenser

Le marché mondial des mariages à destination est en pleine expansion. Il est passé de 27,64 milliards de dollars en 2023 à 36,49 milliards de dollars en 2024, avec un taux de croissance annuel composé de 32 %. Bien que cela génère des revenus importants pour les économies locales, cette croissance repose sur un modèle de consommation non durable. Certains lieux tentent d’évoluer vers des pratiques plus responsables, mais cela reste marginal.

Mon engagement : revenir au local

Face à ce constat, j’ai choisi d’agir. Je ne photographie plus que des mariages au Luxembourg et dans la Grande Région. Ce recentrage permet de réduire considérablement mon empreinte carbone et de contribuer à un modèle de célébration plus durable. Même dans ma vie personnelle, j’ai arrêté de prendre l’avion.

Cette décision n’a pas été facile. Mais elle s’inscrit dans une volonté de cohérence entre mes convictions et mon activité. Célébrer un engagement n’a pas besoin de kilomètres pour être extraordinaire.

Conclusion : une passion réaffirmée dans un cadre durable

Ce changement n’est pas un renoncement, mais une évolution. Aujourd’hui, je continue à raconter des histoires avec la même passion, mais dans un cadre plus respectueux du monde que nous partageons. Car chaque mariage est aussi une promesse d’avenir. Et notre avenir passe inévitablement par une planète en meilleure santé.

En recentrant mon activité sur le Luxembourg et la Grande Région, je découvre une richesse insoupçonnée dans les paysages locaux, les traditions et les histoires humaines. Chaque mariage devient une exploration intime de notre patrimoine culturel, une opportunité de capturer des moments authentiques dans des cadres familiers mais, de par la particularité du Luxembourg, toujours cosmopolites.

Cette démarche me permet également de tisser des liens plus étroits avec les couples que j’accompagne. En étant plus accessible et disponible, je peux offrir un service personnalisé, attentif aux détails et aux souhaits de chacun. Mon engagement envers une photographie responsable se traduit par une collaboration plus humaine et sincère avec mes clients.

Je reste convaincu que la beauté d’un mariage ne réside pas dans l’exotisme de la destination, mais dans l’amour partagé, les regards échangés et les émotions vécues. C’est cette essence que je m’efforce de capturer, peu importe le lieu.

En choisissant de photographier localement, je contribue à une économie plus durable, je réduis mon empreinte carbone et je participe à la préservation de notre environnement. C’est une manière pour moi d’aligner mes valeurs personnelles avec ma pratique professionnelle, tout en continuant à offrir des souvenirs inoubliables aux couples qui me font confiance.

Ainsi, ma passion pour la photographie de mariage demeure intacte, nourrie par une conscience écologique renforcée et un désir profond de célébrer l’amour de manière responsable et authentique.

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